
TEST DE TURING - LES HUMAINS SONT-ILS ENCORE RECONNUS ?
J'ai, il y a quelque temps, exposé l'idée que le test de Turing n'était plus pertinent car Alan Turing n'avait pu prévoir l'utilisation d'un nombre astronomique de datas dans sa vision de ce que pourrait être l'intelligence artificielle. Mais il me vient comme réflexion que, depuis l'accès à l'internet les humains sont eux aussi soumis et donc conditionnés par les même datas !
D'abord je dois modérer mon propos concernant l'obsolescence du test de Turing. En effet si sur du court terme un humain peut maintenant être facilement trompé par un I.A., sur un temps plus long il apparaitra un manque de surprise et d'irrationalité qui sont le propre de la vie et peut-être de la conscience. Pour maintenir la validité du test de Turing il faudrait donc y ajouter un temps donné. Celui-ci s'avère par contre difficile à définir car il dépendra des sujet effectuant le test. Il n'est pas dans mon propos de définir une méthodologie qui permettrait de décider de ce temps.
Depuis quelques année j'ai pu constater que la conversation avec mes contemporains devenait de plus en plus difficile. Il ne semble plus y avoir à disposition de mes interlocuteurs ce qui fait l'essentiel d'un véritable échange. L'écoute et la volonté de compréhension semble avoir presque totalement disparues. L'articulation des propos et les arguments se font encore plus rares. on a même entendu un étudiant de l'université d'Evergreen rétorquer à un professeur que les "arguments c'est fasciste" !
Il ne semble plus y avoir d'originalité dans les propos qui ne sont plus bien souvent que des copiés/collés d'opinions piochées dans les médias. Ces phrases toutes faites ne tournant plus que sur quelques sujets qui font la une des médias. La population ne semble plus être qu'une chambre d'écho des médias !
Il suffit pourtant de poser quelques questions -voire une seule- sur les sujets abordés pour constater que la personne qui les "défend" n'en maitrise rien ! Juste des slogans ânonnés C'est même devenu un moyen efficace de mettre fin à une discussion ! La personne en face de vous s'apercevant de sa propre ignorance des sujets quelle défend bec et ongle se contentant de vous traiter de négationniste, de complotiste ou de tout autres termes quelle se souviendra avoir entendu, plus rarement lu, quelque part !
Je ne défend pas l'idée qu'il y a eu un temps merveilleux ou les humains étaient plus intelligents. La connerie semble co-exister avec l'espèce humaine depuis la nuit des temps. Les êtres vivants ont une tendance naturelle à chercher la solution qui leur permettra d'économiser le plus de glucose. Or le cerveau humain dépense beaucoup de glucose. Donc une idée toute faite est une solution biologique optimale... Pour la survie dans des conditions naturelles ! Mais nous humains nous sommes extrait de ces conditions et vivons dans ce qui continu -à tort peut-être- à s'appeler civilisation. Et la civilisation demande beaucoup de glucose parce qu'elle implique des solutions à long terme, donc réfléchies !
Il est symptomatique que l'on ai pu entendre récemment sur une chaine de télévision qu'il était impossible de penser par soi-même ! Le propre de la conscience et de la pensée est la réflexion, la spécularité. On ne pense pas par autrui !
Donc venons-en à la question qui fait le titre de cet article, les humains sont-ils reconnaissables en temps que tels au sein d'un test de Turing ? Et si oui, qu'est-ce qui les différenciera ? Les humains, du moins dans les pays accédant à un certain niveau de technologie, sont soumis à une avalanche de datas via les médias. Ces datas sont, pour économiser du glucoses et parce qu'elles sont trop nombreuses, non réfléchies par la plupart des individus qui les acceptent pour argent comptant. Elles deviennent leurs opinions, des faits non-vérifiés et non-vérifiables parce que cela demanderai trop de temps et de glucose ! Ces datas sont exactement les mêmes que celles auxquelles accèdent les I.A. généralistes. La différence entre un humain et une I.A. se joue donc par rapport à la mémorisation, c'est à dire à l'accessibilité des données.
On peut facilement voir qu'un modèle d'I.A. comme GPT4 battra facilement un humain en terme de mémorisation/accessibilité. Ce qui peut nous amener à la conclusion stupéfiante que lors d'un test de Turing ce n'est plus l'articulation de la pensée qui permet de déterminer si l'on a à faire à un humain ou à une I.A. mais le niveau de connaissance ! Au détriment de l'humain !
Mais on peut arguer que si l'on utilise lors du test une I.A. qui n'a pas accès à plus d'informations que l'humain qui sert de concurrent il sera alors impossible de discriminer l'humain -doter d'un correcteur orthographique- de la machine !
Est-on tombé si bas ?
Non ! Heureusement il reste un moyen de discriminer entre les deux; Demander des arguments !
Celui qui vous traitera de fasciste est l'humain !